Cosmogonia interiore - Huellas


Adolescenza 


Mi rimane di te
una strada lunga verso il buio
nella calma serale
di un quartiere
nella periferia di Buenos Aires.
Le case basse 
su cortili e  giardini,
la fioca luce dei lampioni
sul
selciato rovente.
È estate
e il profumo pastoso degli olmi
e dei tigli
satura l’aria e i sensi
 nella stessa maniera.
Dalle finestre aperte, 
come echi lontani,
arrivano suoni, voci,
melodie festose 
che ritmano i nostri
passi 
in mezzo al ciottolato.
E noi,
la mano nella mano,
avanziamo imperterriti
sotto
l’arco di stelle,
presi da emozioni
e progetti,
dalle fervide
urgenze giovanili.
Quella sera d’estate
a Buenos Aires,
adolescenti timidi,
noi
arroganti, audaci,
ignari
dell’abisso che
ci stava aspettando
qualche metro più in là.


¿Qué queda de nosotros?, collage, 2013



Il me reste de toi 
une longue rue vers l’obscurité 
dans le calme du soir
d’un quartier
en banlieue de Buenos Aires. 
Les maisons basses 
sur les cours et les jardins, 
la faible lumière des lampions 
sur la
chaussée brûlante. 
C’est l’été 
et le parfum pâteux des ormes
et des tilleuls
sature l’air et les sens
de la même manière. 
Par les fenêtres ouvertes, 
comme de lointains échos , 
arrivent des sons, des voix, 
des mélodies joyeuses
qui rythment
nos pas 
au milieu des pavés. 
Et nous, 
la main dans la main, 
nous avançons imperturbables
sous
l’arc d’étoiles, 
pris par des émotions
et des projets, 
par les ferventes
urgences de la jeunesse. 
Ce soir d’été
à Buenos Aires, 
des adolescents timides, 
nous
arrogants, audacieux
ignares
de l’abysse qui
allait nous attendre
quelques mètres plus loin.

(trad. M.Spazzi)